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Vie et mort d’un poète de Diane Lotus

18 janvier 2023 | 19h30 - 12 novembre 2023 | 17h30

Vie et mort d'un poete - affiche
Création 2023

Vie et mort d'un poète
de Diane Lotus

METTEUR EN SCÈNE : Diane Lotus

COMÉDIEN-NE-S : Judy Passy, Diane Lotus

Carme est un poète. Il réalise son rêve : se faire publier dans une maison d’édition renommée. Mais il découvre en même temps que la gloire, une réalité plus sombre…

Pourquoi Vie et mort d’un poète ?

Langues poétiques 

Au commencement était le Vers. Le poète préside à la création de l’humanité. Les hommes naissent telles des rimes, conçus par un grand Créateur qui travaille six jours à l’existence de toutes choses. A la septième aube, le Poète relit ses vers, corrige ses strophes, incorpore l’harmonie, cette dernière touche qui transforme toute création en chef d’œuvre. Puis il se repose, repu de mots, sain et fatigué. 

Carme, un jeune poète, a traversé son enfance dans une famille de scientifiques qui travaillent sur la vitesse de la lumière et la physique quantique. Puis un jour, il est inspiré. Il devient poète. Ses parents ne veulent pas d’un enfant qui passe ses heures à écrire du ciel le mystère pour mourir dans la misère, comme Arthur Rimbaud, comme Tristan Corbière. « Poète maudit » écrit Baudelaire, c’est le qualificatif qui résonne si fort dans l’esprit du jeune aède. Mais on ne peut que céder à une telle vocation ; Carme s’échappe de chez lui et bat la campagne, à la poursuite de son ambition : vivre de ses vers. Mais l’ambition n’est-elle jamais qu’un rêve qui s’échappe à mesure qu’on le poursuit ?

L’esthétique du songe

Ce que vit et voit Carme, c’est un songe. La Pythie, le Marquis, la Galante, des figures fantomatiques. Il ne faut pas grand-chose pour mettre en scène un songe. Un son lancinant, des voix qui se démarquent, un doux rêveur entouré de son inconscient, un ballet de personnages simples dans un paysage pas tout à fait défini, pas complètement fini, jamais saturé ou décoratif, afin de consacrer l’espace qu’il convient à l’imagination. La chimère qu’élabore, par son regard, chaque spectateur ainsi que la toile que tisse l’acteur dans son mouvement, ses sauts, la lumière qui fait danser son ombre remplissent autant l’espace que les objets.

Le public rencontre ses illusions sur cette scène, contemple sa hantise et retrouve sa vérité, grâce à Carme, l’homme ingénu, inspiré, tenace aussi bien qu’ambitieux, pétri d’excès et d’idéalisme. Sa vie, comme la nôtre, se joue entre la quête de résultat et l’élan utopiste : entre le monde des idées et de la poésie et le monde réel et positiviste.

Le lieu dispose d’accessoires et de meubles mouvants. Ces outils détiennent une force : le bâton se change en édredon, plume, lanterne, épée, selon le besoin de son possesseur. Mais avant tout, c’est un crayon, la marque de l’inspiration du poète. Le siège et le bureau se changent tour à tour en promontoire, en fauteuil et en abri, dansent autour de Carme. Tout le cadre de ce songe éveillé a une utilisation symbolique pour accompagner le personnage, qui vogue d’un lieu à un autre sans s’établir.

A la source de l’avenir

L’histoire de Carme s’inscrit dans un passé qui fait partie de l’inconscient collectif d’où ressurgissent les mythes : celui des aèdes, donc des troubadours mais aussi des déités antiques jusqu’aux échantillons de l’ère classique et baroque, avec le Marquis, la Galante. Le jeune poète vit entre les époques, rencontre une pythie, devient un prince drapé de l’étoffe de ses textes, chante des airs baroques, pour finalement se faire enfermer dans un boudoir aux airs sadiens et s’échapper du carcan de tous ces siècles, de tous ces canons, pour courir à nouveau, neuf et enthousiaste, vers l’avenir.

Bien à vous,

Diane Lotus