“Il n’y a pas de réussite facile ni d’échec définitif” disait Marcel Proust.

On peut penser que le talent indiscutable d’auteurs classiques tels que Molière, Corneille ou Racine, a été reconnu dès leurs premières œuvres et qu’ils ont toujours été vus comme les génies théâtraux que l’on connaît aujourd’hui.

Ce n’est pas le cas.

Comme tout artiste débutant, ils ont dû faire leurs preuves et faire face parfois à une critique virulente avant d’entrer dans l’Histoire.

Je vous propose de découvrir, en quelques minutes, les débuts des 3 plus grands dramaturges classiques Français.

Molière

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, issu d’une famille de tapissiers, tire une croix sur la vie de bourgeoisie en refusant de reprendre l’affaire familiale.

Il veut faire du théâtre.

Il décide de fonder en 1643 la troupe de l’Illustre-Théâtre regroupant une dizaine de comédiens et comédiennes

notamment une jeune tragédienne, Madeleine Béjart, dont il est fou amoureux.

Son objectif est de concurrencer les deux grands théâtres parisiens de l’époque : l’Hôtel de Bourgogne et le Marais.

Malheureusement, les débuts sont difficiles.

La troupe loue deux salles parisiennes mais l’échec est total. Les dettes s’accumulent et le jeune Molière est même emprisonné au Châtelet.

Cela oblige la troupe à quitter Paris dès la libération du jeune comédien. Durant treize longues années, ils parcourent les provinces françaises soutenus par de différents protecteurs financiers.

C’est durant cette période que Molière écrit ses premiers textes, des farces et des comédies en un acte.

Durant cette décennie, l’objectif de la troupe reste le même : conquérir Paris.

Il leur faudra attendre 1658 pour rencontrer la gloire, année où la troupe donne une représentation au Louvre d’une farce (non conservée) de Molière Le docteur amoureux devant le jeune Louis XIV….

Racine

Jean Racine est né en décembre 1639.

Orphelin à 4 ans, il est recueilli par ses grands-parents qui le placent ensuite au monastère de Port-Royal pour parfaire son éducation.

Ici débute son éducation littéraire :

Il y apprend le latin, le grec et étudie les dramaturges antiques dont il s’inspirera pour ses futures pièces.

Il fait ses débuts littéraires en écrivant des poèmes très remarqués par la cour de Louis XIV.

Profitant de ce succès, il écrit sa première tragédie La thébaïde et la fait jouer au Palais-Royal par la troupe de Molière.

Cette pièce n’obtient qu’un petit succès.
Frustré, il décide d’écrire sa deuxième tragédie, Alexandre le Grand, toujours jouée par la même troupe.

Cette pièce est son premier succès dans le monde du théâtre. Néanmoins, le dramaturge n’est pas satisfait de la mise en scène faite par la troupe de Molière. Il en viendra à confier sa pièce (et les suivantes) à la troupe rivale, celle de l’Hôtel de Bourgogne.

1667, la pièce Andromaque est un véritable triomphe, et Racine devient officiellement le rival de Pierre Corneille.

Corneille

Pierre Corneille, né en 1606, était d’abord destiné à faire carrière dans la justice.
Sous l’influence de ses parents, il suit des études de droit et finit par prêter serment en tant qu’avocat au parlement de Rouen.

Seulement, Pierre Corneille avait un trait de caractère difficilement compatible avec le métier d’avocat : la timidité.

En effet, malgré tous les efforts de son père (avocat avant lui) pour qu’il réussisse dans cette voie, sa timidité l’empêchera d’être éloquent. Ce qui, bien sûr, changera par la suite grâce à l’écriture.

Tout en continuant son métier d’avocat, il se met à la poésie et la dramaturgie.

Durant sa jeunesse, Corneille tombera amoureux d’une femme mais cette dernière lui brisera le coeur en préférant un autre homme.

Il décide alors de faire de cette histoire une comédie. En 1629, il écrit alors Mélite qu’il fera jouer à Paris. Ce sera son premier succès, son premier classique.

Judy Passy

Sources